Jardiner ensemble
D’où vient ce que je mange ?
Court descriptif
Une consommation alimentaire durable est un thème EDD important : quels sont les liens entre le repas quotidien dans l’assiette et la provenance des aliments ? Dans le cadre du projet de classe « Laboratoire de recherche (Stadt! Pflanzen! Los!) » mis sur pied par le groupe « Wolkenkratzerkombinat », les apprenant.e.s réfléchissent sur leurs habitudes de consommation personnelles dans le domaine alimentaire. Les questions suivantes sont au premier plan :
- Que mangeons-nous tout au long de la journée ?
- Est-il utile de produire des légumes et des fruits à la périphérie d’une ville ?
- Comment les légumes et les fruits parviennent-ils chez les gens ?
Pour répondre à ces questions, les apprenant.e.s tiennent un journal alimentaire et l’évaluent en classe. Ils découvrent aussi le fonctionnement d’une coopérative de jardins en effectuant un travail de recherche précis et en exécutant eux-mêmes des travaux de jardinage. Ils traduisent sous une forme artistique (avec l’aide d’une institution spécialisée) les résultats de leurs recherches et les présentent à l’occasion d’un repas de clôture. Les élèves préparent eux-mêmes le repas de clôture en utilisant les légumes et les fruits récoltés dans la coopérative de jardins. Les convives sont les parents, d’autres proches ainsi que des habitant.e.s du quartier ou du village. Dans le meilleur des cas, la classe peut mettre en pratique les connaissances acquises dans son propre jardin à l’école.
Objectifs éducatifs
- Accepter les difficultés et les gérer de manière constructive.
- Prendre conscience du sens et du but du Service Learning.
- Nommer les différences entre des méthodes de production focalisées sur le marché et des méthodes de production focalisées sur la durabilité.
- Traduire des résultats de recherche sous une forme artistique.
Points forts
- « Jardiner ensemble » a pour but l’intérêt général et relève donc du Service Learning.
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Les apprenant.e.s ont un rôle actif, ils travaillent au jardin. Ils voient ainsi d’une part combien d’énergie et de temps il faut investir pour pouvoir récolter une simple petite carotte. D’autre part, les apprenant.e.s se rendent compte, par ce travail, quel bon sentiment cela procure de faire quelque chose pour d’autres personnes (à l’extérieur du bâtiment scolaire) qui s’en réjouissent et auxquelles cela fait du bien.
- « Jardiner ensemble » permet aux enfants d’entrevoir la complexité de quelque chose qui semble aller de soi, comme la nourriture.
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Chaque jour, les enfants prennent leurs repas à la maison. Pour eux, c’est habituellement quelque chose qui va de soi. En travaillant au jardin et en réfléchissant à la question d’une alimentation durable, les apprenant.e.s prennent conscience de tout ce qui doit avoir lieu pour qu’une carotte devienne une carotte et arrive dans leur assiette.
- « Jardiner ensemble » relie des réflexions d’ordre scientifique et artistique.
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Durant la semaine, les apprenant.e.s étudient des questions de recherche auxquelles ils répondent à l’aide de connaissances théoriques, d’explications de spécialistes et de leurs propres expériences. Ils ont ainsi un aperçu du fonctionnement de la science. En plus, ils présentent ensuite ces connaissances à d’autres de manière attrayante. Les apprenant.e.s se rendent compte ainsi de l’importance d’une communication bien pensée et ciblée, dans le cas présent, issue de leur créativité.
Etapes et déroulement
Préparation préalable
En dehors de l’enseignement (sans les apprenant.e.s) :
- La majeure partie du projet est organisée par le groupe « Wolkenkratzerkombinat », à savoir tirer au clair les questions de financement, la collaboration avec la coopérative de jardins et le plan provisoire de réalisation du projet.
- Le Wolkenkratzerkombinat discute du plan prévu pour le projet avec les enseignant.e.s concerné.e.s et met au point la version finale.
Durant l’enseignement : (avec les apprenant.e.s)
- Avant les journées consacrées au projet, l’enseignant.e ou les enseignant.e.s introduisent dans leurs leçons les thèmes de la production et de la consommation de légumes et de fruits, ainsi que le cycle production-transport des grands distributeurs. De leur côté, les élèves comparent les prix de produits similaires ou identiques entre les points de vente disponibles dans leur quartier ou leur village.
Durant l’activité (avec les apprenant.e.s)
C’est le « Wolkenkratzerkombinat » qui organise les journées du projet. Les enseignant.e.s sont chargé.e.s des étapes du projet dans le cadre de leur enseignement et portent la responsabilité des élèves en classe et à l’extérieur durant le projet.
- 1ère demi-journée du projet
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Démarrage du projet dans l’établissement scolaire avec un éventuel soutien (par ex. Wolkenkratzerkombinat). Tâche confiée aux élèves : tenir un journal de bord de leur alimentation durant trois jours.
- 2ème journée du projet
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Préparer en classe des questions de recherche pour l’étude qui sera menée dans la coopérative de jardins et faire chercher la réponse sur place. Par exemple : comment l’idée d’une coopérative de jardins est-elle née ? Comment la production et la distribution des légumes et des fruits ont-elles lieu ?
Dans le cadre de leur mission, les élèves explorent le jardin (ainsi que l’entrepôt) et ils conduisent les interviews prévues, par ex. avec la direction de la coopérative, une personne qui vient aider ou un.e abonné.e.
En plus, la classe planifie de traduire les résultats de sa recherche sous une forme artistique qui sera présentée en guise de clôture. - 3ème demi-journée du projet
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Analyse du journal alimentaire et premiers essais visant à traduire les résultats de la recherche sous une forme artistique.
- 4ème demi-journée du projet
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Aide à la récolte des légumes et première réflexion collective pour le menu, l’agencement des tables et leur décoration.
- 5ème journée du projet
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Selon les possibilités, tester une première fois le menu sur place ou au jardin communautaire et continuer de s’entraîner en vue de la présentation des résultats de la recherche sous une forme artistique.
- 6ème journée du projet
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Préparation du repas prévu au menu, préparation de la présentation des résultats de la recherche sous une forme artistique, décoration (carte de menu, impression de la nappe, préparation des tables, etc.).
Viennent ensuite l’apéritif des enfants à la coopérative de jardins et le repas de clôture avec la présentation des résultats de la recherche sous une forme artistique. Les invités sont les parents, des proches ainsi que des habitant.e.s du quartier ou du village.
Après l’activité
Après les journées dédiées au projet, les étapes suivantes ont lieu : une évaluation à laquelle prennent part tous les participant.e.s, y compris les apprenant.e.s, un compte rendu documenté de l’ensemble du projet et le décompte final.
Organisation
Dans ce projet précis, sont impliqués :
- Le «Wolkenkratzerkombinat» : établit le concept général, organise les journées du projet, tire au clair le financement, planifie et entraîne la présentation pour la clôture du projet.
- Les enseignant.e.s : abordent le thème du projet dans leur enseignement et accompagnent les apprenant.e.s durant leur travail hors de la salle de classe.
- Une coopérative de jardins : cette dernière met son infrastructure à disposition et permet aux apprenant.e.s d’effectuer eux-mêmes des travaux de jardinage. Les personnes qui font partie de la coopérative de jardins répondent en outre aux questions des apprenant.e.s.
- Pflanzplatz Dunkelhölzli
- GZ Loogarten
- Parents et frères et soeurs des élèves
- Fondation Mercator
Du point de vue logistique, ce projet nécessite :
- Une salle de classe
- Une coopérative de jardins
- Des locaux pour la clôture du projet (cuisine, salle à manger)
Moyens pédagogiques
- Apprentissage par exploration
- Approche interdisciplinaire
- Coopération
- Portfolio
- Production sous une forme artistique
Evaluation
Élèves
Les élèves documentent les résultats de leurs recherches et les processus qui ont lieu pendant la semaine dans un journal de bord de recherche qui sert en même temps de journal de bord de leurs apprentissages. En outre, les groupes de travail se réunissent à la fin de chaque journée du projet et présentent leur recherche et les résultats de leur recherche. Ils notent aussi chaque jour les expériences positives et négatives vécues au cours de la journée sur un billet prévu à cet effet, destiné aux enseignant.e.s. À travers toutes ces étapes, les élèves analysent régulièrement ce qu’ils font.
Enseignant.e.s
Au cours des premières journées du projet les enseignant.e.s recueillent, par le biais de questionnaires, les liens que les élèves établissent entre la nourriture, les légumes et les jardins. À la fin de la semaine dédiée au projet, ils interrogent les élèves dans un autre questionnaire sur leurs expériences durant la semaine du projet : qu’ont-ils appris de nouveau ? Qu’est-ce qui les a surpris ? Qu’en ont-ils retiré pour leur vie de tous les jours ?
En outre, les enseignant.e.s se retrouvent chaque jour pour une discussion d’évaluation. Après le projet, une évaluation a lieu avec tous les participant.e.s, une fois qu’ils ont pris un peu de recul par rapport aux impressions et aux expériences liées au projet. Les expériences, les méthodes, les étapes de l’apprentissage et les possibilités d’amélioration sont consignées.
Défis rencontrés par l'interviewé.e
- La réussite d’un tel projet dépend de nombreux facteurs, surtout quand le nombre des personnes impliquées est élevé et que des sites hors de l’école s’y ajoutent. Et dans le cas de projets qui sont réalisés dehors, le temps qu’il fait représente aussi une variable imprévisible. C’est pourquoi un tel projet requiert éventuellement beaucoup d’improvisation de la part de tous les participant.e.s. À cet effet, les participant.e.s doivent pouvoir, à certains moments, s’écarter de leurs plans et faire preuve de flexibilité. En outre, l’improvisation dans un tel contexte exige toujours la motivation de mettre sur pied un projet réussi.
- Pour répondre aux exigences et aux aspirations de tous les participant.e.s, il faut de l’empathie. Celle-ci est liée à la volonté de coopérer. Pour les participant.e.s, il est clair qu’ils souhaitent atteindre le même but.
- De manière générale, ce qui aide dans un projet de cette ampleur, c’est un intérêt très marqué pour le sujet choisi. Comme une grande partie du projet se déroule en dehors de la salle de l’établissement scolaire dans le sens d’un apprentissage par exploration et du Service Learning, l’intérêt suscité est en principe plus élevé que lors de l’étude d’un sujet en classe. Les apprenant.e.s doivent participer aux travaux du jardin, se salir les mains, noter les résultats de leur recherche dans un journal de bord, etc. Le sujet ne reste donc pas seulement théorique, ce qui stimule l’intérêt.
Facile à reproduire?
De manière générale, il faut partir du principe que si le nombre des acteurs impliqués augmente, les exigences en matière de planification et de réalisation s’amplifient aussi. Dans la mesure où les conditions locales permettent un tel projet et que l’organisation du projet se déroule de façon structurée, le projet peut très bien réussir.
Comme alternative, le projet peut être réalisé à plus petite échelle. Le travail dans une coopérative de jardins potagers peut par exemple se réduire à une visite d’une journée sur place durant laquelle les élèves se concentreront sur les questions de leur recherche. Une autre possibilité consisterait à renoncer à la partie créative du projet.
Bref : comme le projet se compose de nombreuses parties, il appartient à l’enseignant.e de se demander quelles parties il ou elle souhaite réaliser.
Documents à télécharger et ressources liées
Jardins découvertes BioterraSemeurs de jardins
Légumes perchés
Pro Natura Champ-Pittet
SLV permaculture
Association Cotylédon
Offres apparentées d'é21
En bref
Coût : CHF 20.950 (y compris les frais de personnel des enseignant.e.s)
Aides financières d’éducation21 : CHF 8.650
Fondation Mercator : CHF 4.000