La migration en réseau : aperçu d'une méthode d'enseignement
02.12.2025

  
Comment enseigner de manière compréhensible la migration, ses causes multiples et ses conséquences ? La méthode « ficelle » repose sur une combinaison de jeux de rôle, de réflexion systémique et d'analyse collective. Le jeu de rôle « Une ficelle en route » destiné au cycle 3 permet de mettre en évidence les liens entre différentes situations de migration. Aperçu.

L'objectif de la méthode est d'aborder le sujet, c'est-à-dire, dans le cas présent, de comprendre ce que l'on entend par « migration ». Le concept de migration est élaboré ensemble au début de la leçon. À l'aide de questions simples auxquelles on répond par oui ou par non – par exemple, si les élèves connaissent quelqu'un qui a déménagé ou changé de pays –, on montre que la migration peut prendre de nombreuses formes et qu'elle est également présente dans la vie quotidienne des élèves.

Les élèves reçoivent ensuite des cartes d'identité qui représentent différentes situations de vie dans le contexte de la migration. Celles-ci vont des personnes qui changent de lieu de résidence pour des raisons de formation, de travail, de famille ou de conflits, aux identités affectées par des facteurs économiques ou climatiques. Les élèves se familiarisent avec leur rôle, répondent à des questions préparées à l'avance et recherchent des informations supplémentaires si nécessaire. En petits groupes, ils présentent ensuite leurs identités et discutent des facteurs qui peuvent influencer la migration.

Un réseau se crée

Dans la deuxième partie, le jeu de rôle est mis en œuvre. Pour cela, l'enseignant marque trois cercles au sol :

  • cercle intérieur : identités qui vivent actuellement en Suisse
  • cercle extérieur : identités à l'étranger
  • cercle intermédiaire : identités qui ne peuvent être clairement classées

Une fois que tout le monde s'est positionné, le travail avec la pelote de ficelle commence. Une identité se présente et demande à la classe quelles autres identités voient un lien avec elle et pourquoi.

« Je m'appelle Andreas et je viens des Pays-Bas. Comme j'adore le ski et que les montagnes sont pour moi synonymes d'une meilleure qualité de vie, j'aimerais m'installer dans un pays qui dispose de beaux domaines skiables. C'est pourquoi je souhaite vivre en Suisse.

J'ai postulé comme infirmier auprès de l'organisation Pro Grosis, qui s'occupe de femmes âgées à domicile. J'attends encore la décision de l'office des étrangers concernant mon permis de séjour. Comme il y a actuellement une pénurie de personnel qualifié dans le secteur de la santé, les infirmiers et infirmières sont très recherchés. »

« Je suis un séjour à l'étranger. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les gens me choisissent. Certains font un séjour linguistique pour apprendre une nouvelle langue. D'autres partent à l'étranger pour participer à un programme d'échange ou étudier pendant un semestre dans une autre université.

D'autres encore font un stage dans un autre pays ou y trouvent un emploi. Ils ne restent donc à l'étranger que pour une durée limitée. Si quelqu'un souhaite faire un séjour prolongé à l'étranger, il a besoin d'argent et d'un permis de séjour spécial. Tout le monde n'a pas cette possibilité. »

Ceux qui voient un lien avec eux-mêmes et peuvent le justifier reçoivent la pelote de ficelle et continuent. Peu à peu, un réseau se forme, qui rend visible la migration comme une interaction entre différents facteurs, tels que les conditions de vie, les dépendances économiques, les changements climatiques ou les liens sociaux. Selon la méthode choisie, soit une identité est d'abord entièrement mise en réseau, soit le réseau se développe progressivement à travers plusieurs identités.

Comment nous sommes liés les uns aux autres

Les élèves réfléchissent ensuite d'abord à partir d'un point de vue interne : comment se sentent-ils dans leur rôle ? Quels sont les défis ou les ressources liés à leur identité ? Le réseau est ensuite posé sur le sol afin de permettre une vue d'ensemble. La discussion qui suit porte sur les schémas qui se dégagent et le rôle que joue la migration dans les différentes situations de vie.

Poursuivre la réflexion sur les liens

Dans une autre leçon, les élèves transposent le réseau sur une affiche. Ils classent à nouveau les identités dans les cercles et dessinent les liens qu'ils ont élaborés. La comparaison des affiches des groupes fait apparaître des liens supplémentaires et donne lieu à des discussions qui sont mises à profit pour approfondir certains aspects. La méthode montre clairement que la migration est un phénomène complexe et multiforme qui relie entre elles de nombreuses situations de vie. Les élèves abordent le sujet tant sur le plan technique que social et apprennent à prendre en compte différentes perspectives.

A la fin, on se rend compte à quel point les histoires individuelles, les évolutions sociales et les contextes mondiaux sont étroitement liés.

Vers l'offre pédagogique « Une ficelle en route »
 

La méthode « Ficelle »

La méthode « ficelle » – souvent mise en œuvre à l'aide d'une pelote de laine – montre à quel point les thèmes, les personnes ou les facteurs sont étroitement liés.
La méthode illustre clairement : 

  • la complexité et l'interconnexion des thèmes sociaux, écologiques ou économiques,
  • le lien entre les actions individuelles et les évolutions mondiales,
  • et le fait que les solutions ne sont souvent possibles que grâce à la collaboration de différents acteurs.

éducation21 utilise la méthode « la ficelle » dans le contexte de l'EDD afin de promouvoir la pensée systémique et de rendre les interrelations tangibles.

Liens

Autres thèmes abordés avec la méthode « la ficelle »